Interview de Karine Cordier - Retour sur le Trophée Roses des Sables

Partenariat
Publié le 7 novembre 2018
Trophée Roses des Sables, Partenariat "Maman, c'est encore loin?" et DB Schenker France

DB Schenker. Félicitations pour votre palmarès : première de la catégorie 4×4 et deuxième du classement général. Au vue de votre classement, aviez-vous déjà participé à un rallye auparavant ? Quelles ont été vos motivations pour participer au Trophée Roses des Sables ?

Karine. Le Trophée Roses des Sables est notre premier rallye. Je voulais vivre une aventure particulière et unique avec ma fille, tout en faisant un acte solidaire auprès des communautés du désert et en soutenant l’association Enfants du Désert et sa présidente Laetitia Chevallier. Nous n’étions pas parties dans l’optique de monter sur le podium, ça a été complètement inattendu, nos motivations reposaient sur l’aventure hors du commun, humanitaire et sportive.
Nous voulions participer à ce rallye plutôt qu’un autre, car ce n’est pas une course de vitesse mais une course d’orientation, le but est de parcourir le moins de kilomètre, il y a moins d’impact sur l’environnement et on contribue au développement de l’économie locale.

DB Schenker. Comment se prépare-t-on à ce genre de course, 10 jours de route, des terrains inhabituels, un climat désertique ?

Karine. Il n’y pas eu tant de préparation, nous étions portées par l’envie de se faire plaisir et de le faire avec notre cœur. Nous avons essentiellement préparé notre physique un mois avant la course, par un traitement naturel à base de vitamines, de pro-biotiques et du vélo. Nous avons aussi travaillé notre confiance en soi, car lorsque vous voyez les voitures devant vous, prendre une même direction et que votre fille vous dit « Maman, tourne à droite », il faut savoir se faire confiance.

DB Schenker. Comment s’est déroulée la course ? Comment avez-vous géré le rythme des 6 étapes ? Avez-vous rencontré des difficultés, des problèmes mécaniques ?

Karine. La veille des départs, l’organisation nous remettait notre road book comprenant la destination d’arrivée et les points de passage obligatoires (check point virtuels). Chaque matin entre 6h et 8h30, nous partions équipées de notre road book et d’une boussole, pas le droit au GPS ou tout objet connecté.

Les étapes demandent beaucoup de concentration. Le co-pilote analyse la route, anticipe les caps. Nous nous arrêtions quasiment tous les kilomètres, pour s’orienter, marcher sur le terrain pour vérifier sa tenue, s’il était praticable.

Nous avons progressez tout au long des étapes, de la 72ème place, à la 50ème, puis la 20ème jusqu’à la 2ème place du classement général. C’est grâce aux remises en question, à la compréhension de nos erreurs lors des étapes précédentes, à la meilleure analyse du terrain, de la voiture et à notre volonté commune.

Nous avons eu la chance de ne rencontrer aucun problème mécanique. Nous sommes passées par un super loueur de voiture, qui nous a loué un 4×4 en très bon état et mécaniquement propre.

DB Schenker. Comment sont organisés les moments hors courses ? Où dormiez-vous ?

Karine. En fin de journée, une société installait un bivouac nomade avec des tentes 2 personnes pour la nuit, un coin douche et une grande tente, où nous nous retrouvions avec les autres participantes autour de plats cuisinés. Un moment de détente, le temps de se raconter notre journée rallye. Avant de se coucher, Cloé étudiait notre road book pour repartir le lendemain matin entre 6h et 8h30, en fonction de notre classement de la veille.

DB Schenker. Quelle a été l’étape la plus marquante et celle la plus éprouvante ?

Karine. La plus marquante est l’étape marathon de deux jours, où l’on dort seule dans le désert sous sa tente. Nous sommes passées par des paysages incroyables, entre plaines désertiques, lacs asséchés traçants des mosaïques au sol, oued humide comme du sable mouvant. Des véhicules se sont englués jusqu’à devoir sortir par la fenêtre. Le soir, nous sommes retrouvées avec deux sœurs suisses et avons passé une soirée très émouvante.

L’étape 2 « wonder woman » a été la plus éprouvante. Car c’est une étape très longue, on s’est mis la pression pour ne pas arriver en pleine nuit, la notion du temps a été très stressante.

DB Schenker. L’aventure est avant tout humanitaire. Quelles actions avez-vous menées sur place ?

Karine. Nous avons passé un après-midi au village d’Haroun à la rencontre des enfants, aux côtés de l’association Enfants du Désert. Nous avons déchargé les dons collectés comme des savons, des pansements et du sérum physiologique de la marque Nivea, l’un de nos sponsors. Nous avons partagé un merveilleux moment avec les familles autour d’un délicieux couscous et d’une belle fête organisée par les enfants.

DB Schenker. Le duo mère-fille a-t-il été une force ?

Nous sommes complices, il y une véritable notion de confiance, on se dit ce que l’on pense, nos doutes, on communique beaucoup. Nous avons partagé des moments drôles, de fou rire et de pression. Je le recommande à toutes les mamans.

DB Schenker. Comment avez-vous vécu la fin de cette aventure ? Le retour au quotidien.

Karine. J’ai trouvé la voiture petite ! Plus sérieusement, ça laisse une empreinte, on y pense chaque jour, les images sont là. Tous les jours, je me réveille avec les paysages du désert.
C’est aussi un sentiment d’une belle expérience accomplie, d’avoir réussi et de voir la fierté de notre famille qui nous a suivi tout au long des étapes à travers le direct, ça fait chaud au cœur.
J’en retire aussi un beau sentiment de s’être senti soutenu par les donateurs comme vous, ça nous a réellement porté. Merci de nous avoir soutenues !